Après Diane 35 et Androcur, de nouvelles pilules progestatives font l’objet d’une alerte de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), car elles augmenteraient le risque de méningiome, une tumeur du cerveau bénigne dans la plupart des cas.
Il s'agit du Lutéran (qui n'est plus commercialisé en France depuis septembre 2020), du Lutényl et de leurs génériques qui sont des progestatifs indiqués dans le traitement de troubles gynécologiques variés -fibromes, endométriose, douleurs mammaires etc- mais aussi utilisés comme contraceptifs.
L’ANSM a lancé un appel à contributions et invite toutes les femmes qui suivent ces traitements à faire part de leur expérience et leurs inquiétudes via un formulaire en ligne ouvert jusqu'au 30 septembre. Elles seront éventuellement appelées à venir témoigner lors d’une consultation publique sur ce sujet le 2 novembre 2020 dans les locaux de l’ANSM.
Concrètement, quels sont les risques pour les femmes qui sont sous Lutéran ou Lutényl et leurs génériques ?
Il est important de préciser que le méningiome est dans la plupart des cas une tumeur du cerveau bénigne, et le risque d'en développer un n’est pas systématique mais toutefois bien réel et il s'agit de faire en sorte de le limiter.
Le risque augmente proportionnellement avec le temps de traitement. Ainsi, une femme qui prend ces traitements plus de six mois a 3,3 fois plus de risque de développer cette maladie qu’une femme qui ne le prend pas. Et à partir de cinq ans, le risque est multiplié par 12,5 pour le Lutényl, et par 7 pour 3,5 ans sous Lutéran. A noter que plus la femme est âgée, plus il y a de probabilité que son méningiome nécessite une chirurgie intracrânienne. Elle est 3 fois plus élevée pour les femmes de 35 à 44 ans que pour celles de 25 à 34 ans.
Plus largement, l’ANSM poursuit une vigilance sur toutes les pilules progestatives, ainsi que des stérilets à base de progestatif. Affaire à suivre…
Quelles sont les recommandations ?
Si vous prenez l’un de ces médicaments actuellement, pas de panique. Depuis juin, l'ANSM recommande aux patientes, si elles sont actuellement traitées par Lutényl, Lutéran et génériques de consulter leur médecin afin de réévaluer le rapport bénéfice-risque au vu de ces nouveaux éléments.
"Si vous êtes, ou avez été, traitée par acétate de nomégestrol (Lutényl et génériques) ou acétate de chlormadinone (Lutéran et génériques) et que vous avez des symptômes évocateurs d’un méningiome (maux de tête fréquents, troubles de vision, du langage ou de l’audition, vertiges, troubles de la mémoire…), consultez votre médecin qui vous prescrira une imagerie cérébrale", pécise l'autorité sanitaire.
Est-il possible de remplacer les pilules contraceptives hormonales par des solutions naturelles ?
« La chimie est-elle vraiment faite pour diriger le corps de la femme qui est lui-même géré par une symphonie hormonale aussi précise qu’une horloge ? », interroge le Pr Joyeux.
Fatigue chronique, anémie, diabète, cholestérol, allergies alimentaires, kystes aux ovaires, infections urinaires et vaginales, prise de poids, perte de libido... aucune pilule, quelle que soit sa génération, n’est exempte d’effets secondaires sans parler des risques de thrombo-embolie, de cancer du sein ou encore de cancer du col de l’utérus. C'est pour cette raison que de plus en plus de femmes se tournent vers des méthodes de contraception naturelles dénuées de toute hormone de synthèse.
Rarement proposé par les médecins et gynécologues, vous pouvez avoir recours à un stérilet (Dispositif Intra Utérin ou DIU) en cuivre (sans hormones), même en n'ayant jamais eu d'enfant (les anciennes croyances sont malheureusement tenaces!). C'est un dispositif fiable, néanmoins certaines femmes ne le supportent pas et ils peuvent notamment provoquer des règles plus douloureuses ou bien plus abondantes et plus longues.
Il existe un large choix de contraceptions alternatives et naturelles (spermicides à base d’huiles essentielles, retrait, Clear Blue, la méthode des deux jours, la méthode du calendrier (Ogino-Knaus), la méthode des jours fixes etc.). Celle qui est la plus fiable en matière de contraception est la méthode symptothermique qui consiste à observer le fluide cervical, la température et parfois en plus le col de l’utérus. En revanche, il est important de noter qu'une simple application de téléphone (du type Ovulation Mentor, sympto.org, iCycleBeads, LilyPro, Lady Cycle, Moonly...) ne suffit pas à garantir un suivi fiable. Il est indispensable de se former à cette méthode et vous pouvez vous faire accompagner pour cela par des spécialistes en fertilité holistique qui vous donneront toutes les clés pour être autonome.
Et pourquoi la contraception ne serait qu'une affaire de femmes? En matière de contraception masculine il existe bien sûr les préservatifs mais aussi, beaucoup moins connus, la contraception thermique (au moyen de patch ou de slips contraceptifs). En effet, la spermatogenèse ne peut avoir lieu qu'à une température inférieure de 3 à 4° par rapport à notre température corporelle (d'où l'importance de fuir toutes les sources de chaleur en période de pré-conception! Téléphone portable dans la poche, ordinateur portable sur les genoux, pantalons très serrés ou encore bains chauds sont à proscrire !) Quand la température des testicules s’élève et se maintient au-dessus de celle du corps de façon répétitive sur plusieurs jours, la spermatogenèse se met en veille et la production de spermatozoïdes s’arrête. Cette condition maintenue dans le temps entraîne la chute du nombre de spermatozoïdes de dizaines de millions vers zéro, après une période de 4 à 6 semaines (source Jemaya innovation).
Quelles sont les alternatives pour les femmes atteintes d’endométriose ?
La prescription de pilules progestatives ne fait pas partie des recommandations de la Haute Autorité de santé en cas d’endométriose. Ces traitements sont pourtant utilisés, alors qu'il n’existe pas d’essai clinique prouvant leur efficacité.
En parallèle d'une prise en charge médicale (nécessaire et indispensable), la naturopathie est un accompagnement complémentaire et naturel de choix pour améliorer la qualité de vie et mieux gérer les symptômes.
Il n'existe à ce jour aucune solution miracle pour guérir de l’endométriose, tant au niveau médical que naturel. Mais vivre sereinement est possible. Je vous conseille à ce sujet le merveilleux programme de Peggy Favez du site En d0uceur : Vivre l'endométriose en douceur. Une approche complète en 12 modules qui vous permettra de mieux comprendre la maladie, le fonctionnement du corps, les principes de santé mais aussi d'explorer tous les aspects de votre histoire qui peuvent avoir un impact sur l'endométriose. Beaucoup d’informations mais également des vidéos de yoga doux, des méditations, une visualisation de guérison, des recettes et des conseils santé précieux.
Elle a également écrit un magnifique livre Endométriose, un chemin vers l'équilibre dans lequel elle raconte tout son parcours avec l'endométriose et propose des éléments de compréhension de la maladie tant au niveau physique qu'émotionnel.
Pour aller plus loin

Il y a quelques semaines, Delphine m'a contactée sur Instagram pour m'alerter sur les dangers de ces pilules progestatives dont elle a malheureusement était victime. Elle a accepté de me raconter son histoire et vous pouvez la retrouver dans l'épisode 7 du podcast.
Opérée à deux reprises d’une endométriose de stade 4, Delphine a pris pendant des années une pilule progestative prescrite par des médecins qui cherchaient à faire taire les symptômes de sa maladie. Le corps médical l’avait prévenue très tôt qu’elle rencontrerait très probablement des difficultés à avoir des enfants. Et après 5 FIV, c’est finalement grâce à un don d’ovocyte à l’étranger que Delphine et son mari ont enfin pu rencontrer leur bébé miracle qui a aujourd’hui 5 ans. Malheureusement, on lui a diagnostiqué une tumeur cérébrale maligne rarissime et cancéreuse l’année dernière, très probablement causée par son traitement contre l’endométriose ainsi que les traitements hormonaux pour les FIV.
Quand on vit un parcours difficile et douloureux pour avoir un enfant, on est souvent prête à accepter beaucoup de choses et on fait aveuglément confiance aux médecins. Aujourd’hui Delphine souhaite alerter sur les risques des traitements progestatifs. Elle nous explique également comment, grâce à sa maladie, elle s’est tournée vers la médecine holistique et comment elle a réussi à n’avoir plus aucune douleur d’endométriose grâce à un changement radical d’hygiène de vie.
Extrait #1 : l’annonce de son méningiome malin
Extrait #2 : impact de son changement alimentaire sur ses douleurs d’endométriose
- https://www.20minutes.fr/sante/2866719-20200922-pilule-femmes-pris-luteran-lutenyl-doivent-verifier-elles-symptomes-neurologiques-explique-isabelle-yoldjian-ansm
- https://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Lutenyl-Luteran-et-generiques-recommandations-preliminaires-suite-a-la-confirmation-du-sur-risque-de-meningiome-Point-d-Information
- https://www.alternativesante.fr/contraception/la-contraception-naturelle-quelles-alternatives-a-la-pilule
- https://www.sarahnaturo.com/contraceptions-naturelles-fiables/